Aujourd'hui, c'est une séance assez particulière que je vais vous raconter. C'est la première séance de pratique, ou plutôt "journée de pratique", que nous faisons avec un comédien professionnel !
Effectivement, ce vendredi 04 mars, nous avons fait la connaissance de Lucien Fradin, un comédien de la compagnie "La Ponctuelle", une compagnie qu'il a crée en 2019 avec Aurore Magnier.
Durant cette journée, après s'être longuement échauffés et présentés, nous avons fait différents exercices autour de notre projet sur Le Fils.
Nous avons donc commencé par tous nous présenter. Ce qui m'a marqué, c'est le fait que Lucien nous ait demandé nos pronoms. C'est la première fois que j'assistais à un atelier où on nous les demandait. J'ai trouvé ça génial, car dans encore trop d'endroits, ce n'est pas demandé et alors certaines personnes peuvent se sentir moins à l'aise.
Ensuite, nous avons fait un long échauffement. Un échauffement calme, au sol, peut-être trop calme à mon goût. Je n'aime pas trop les échauffements qui prennent trop de temps ou qui sont trop calme. Ils sont bien car ils permettent de se concentrer, mais d'un autre côté, j'ai l'impression de tellement me calmer, que j'en arrive au point de vouloir m'endormir.
Le plus gros travail que nous avons fait lors de cette séance, c'est un travail sur nos personnages. Lors d'un exercice où nous devons incarner différents éléments naturels (terre, eau, vent, lumière), nous développions chacun un côté de notre personnage.
Par exemple, Nicolas peut-être associé à l'eau, à ce côté très mouvant, pas stable, un peu ailleurs... c'était un exercice très intéressant, et en même temps, pas évident. Personnellement, j'ai trouvé que la terre était l'élément le plus dure à incarner car c'est comme si nous étions tout d'un coup très lourd, et que tout autour de nous était dur. Je n'ai pas apprécié ce sentiment d'enfermement où on ne peut pas pousser les murs qui semblent être autour de nous. Toutefois, d'un autre côté, cet exercice était très intéressant car il permettait à chacun d'entre nous de développer une véritable identité pour son personnage, ce qui nous manquait encore un peu pour l'instant.
De plus, parlons de la chose qui nous a peut-être le plus soulagé : on a enlevé des scènes. On a enlevé plus de la moitié des scènes. C'est la première fois que je me suis dit : ce projet est réalisable. On voit le bout. On a un objectif, quelque chose de concret dans nos têtes. Maintenant, j'ai une véritable motivation pour amener ce projet à sa finalité, car, j'ai véritablement l'impression qu'on peut y arriver, enfin.
Pour établir ce déroulé dans nos têtes et que tout soit clair, Lucien nous a aidé à constituer une sorte de carte mentale mais avec des post-its. A l'aide du logiciel Miro, nous avons pu reconstituer ce schéma.
Enfin, nous avons travaillé sur une scène importante de la pièce : celle de la bagarre entre Pierre et Nicolas. C'est véritablement la scène de non-retour entre les deux protagonistes. Cette scène constitue vraiment la cassure dans la relation entre les deux hommes. C'est une scène à la fois puissante et violente, et qui, je trouve, est difficile à mettre en place et à mettre en scène.
Nous l'avons travaillé de manière très sobre, sans bagarre aucune, mais juste avec un rapport de domination fort du côté de Pierre qui d'une simple pression du bras sur l'épaule de son fils, réussit à le mettre à terre et à exprimer sa colère et son autorité/supériorité sur lui.
C'est bien parce qu'on a déjà une première approche de cette scène. On va pas se mentir, la supériorité se fait déjà assez naturellement par le fait que Louis soit bien plus grand que moi. Elle est encore à travailler, surtout dans la finalité : où s'arrête le mouvement, comment on le relie à la fin de la scène etc... mais au moins, nous l'avons déjà vu, ce n'est donc évidemment pas du temps ou du travail de perdu pour la suite.
Cette journée a été, je pense, très bénéfique dans notre projet. Travailler avec Lucien nous a permis d'avoir un regard extérieur sur la pièce, sur la façon dont nous la jouions et il nous a donné de précieux conseils qui nous permettrons de l'améliorer. De plus, je pense que le fait qu'il nous aide à couper des moments et à revoir un peu la narration, certains éléments de la pièce, nous a toutes et tous soulagé sur le bon déroulement du projet à venir et sur le fait que nous pouvons désormais réussir à le concrétiser dans de bonnes conditions. Evidemment, il faut quand même qu'on apprenne les scènes, mais au lieu d'en avoir 14, il n'y en a plus que 7, ça change tout de même la donne.
A bient.... AAAAH ! NON ! J'ai oublié de vous parler d'un truc assez important ! On a décidé que Nicolas ne se suiciderait pas avec le fusil de son père, mais dans la mer ! Et, pour cela, nous allons tourner cette scène dans la mer... un plaisir quand on sait que l'eau est à environ 10° en ce moment à Dunkerque. J'ai hâte... affaire à suivre...
A bientôt pour de nouvelles aventures théâtrales,
Gaïa :)