Le 30 janvier dernier, nous avons eu l'occasion de retrouver notre cher Studio au Bateau Feu et de faire la connaissance de Yasmine Berthoin, comédienne et marionnettiste sur le spectacle La (nouvelle) ronde, de Johanny Bert (voir Réplique(s), numéro 3).
Nous avons pu appréhender durant quelques heures l'art difficile de la marionnette et ces différentes facettes à travers des ateliers ludiques (et comiques) durant lesquels, je pense, nous nous sommes tous amusés pleinement.
Tout d'abord, Yasmine a commencé l'atelier par nous présenter les différentes techniques de manipulation de marionnette. Elle nous a notamment expliqué que les marionnettes de La (nouvelle) ronde était basé sur la technique japonaise des marionnettes Bunraku.
Qu'est-ce que sont la technique "Bunraku" ? :
"Considéré au Japon comme un genre dramatique traditionnel majeur, à l’instar du Nô et du Kabuki, le théâtre de marionnettes Ningyo Johruri Bunraku est un mélange de récit chanté, d’accompagnement instrumental et de théâtre de marionnettes. Cette forme dramatique a vu le jour au début de la période Edo (vers 1600) quand le théâtre de marionnettes a été associé au Johruri, un genre narratif très en vogue au quinzième siècle. Les intrigues racontées dans cette nouvelle forme de théâtre de marionnettes sont issues de deux sources principales : des drames historiques dont l’intrigue se déroule au Moyen Âge (Jidaimono) et des pièces contemporaines explorant le conflit entre affaires de cœurs et obligations sociales (Sewamono)."
- Source : site de l'UNESCO
Dans cette technique, les marionnettes sont manipulées par plusieurs personnes : le "chef" ou le plus ancien manipule la tête et ensuite deux autres personnes manipulent les mains et les pieds. Ainsi, ce qui est plus marquant à propos de cette technique est à quel point les artistes doivent être coordonnés et c'est probablement ce qui nous a posé le plus de problèmes.
Avant de manipuler une marionnette de type "Bunraku", nous avons déjà commencé par manipuler une marionnette plus... classique. A l'aide de papier craft, nous avons chacun confectionné une marionnette puis nous avons fait avec plusieurs apparitions sur scène en créant différentes histoires et interactions avec Yasmine, sans parler cependant. C'est avec cet exercice que nous avons fait face à un premier aspect primordial du métier de marionnettiste : celui-ci, même s'il peut être visible sur scène, doit totalement disparaître pour laisser entièrement place à sa marionnette et il faut le dire, ceci n'est pas toujours évident. Il faut sans cesse essayer de mettre sa marionnette en avant et de faire en sorte que le spectateur ne remarque même plus que nous sommes derrière. Nous avons donc fait ça avec nos marionnettes en craft, avec nos écharpes puis avec une tête.
Ce n'est qu'après ces premiers exercices que nous avons pu enfin manipuler une marionnette de type "Bunraku". Nous l'avons manipulé à trois et à deux. Au début, la coordination n'était pas vraiment notre fort mais au fur et à mesure, je pense que nous avons été plus à l'aise et qu'on s'en sortait de mieux en mieux. Le moment le plus drôle était sans aucun doute celui où nous devions mettre en scène une sorte de conférence avec la marionnette. L'un d'entre-nous dirigeait la tête et faisait la voix et l'autre dirigeait les mains. Evidemment, comme nous sommes des élèves très studieux, nous avons eu comme seule et merveilleuse idée de lui faire réciter nos cours d'HGGSP (toujours allier l'utile à l'agréable ;)).
Cet atelier était vraiment très intéressant. Il est rare d'avoir l'occasion de manipuler des marionnettes dans de telles conditions et surtout de pouvoir plusieurs exercices comme ça. C'est un des privilèges de n'être que trois, lors d'ateliers privilégiés comme celui-ci, nous pouvons vraiment développer certains aspects de la discipline et avoir une certaine marche de progression, même en une journée. De plus, Yasmine était vraiment très gentille et cette journée nous a aussi permis d'échanger avec elle sur La (nouvelle) ronde et ses ressentis, mais également sur son parcours de jeune comédienne.
Pour en savoir plus sur La (nouvelle) ronde, n'hésitez pas à consulter le n°3 de Réplique(s).
Quelques photos souvenirs :
A bientôt pour de nouvelles aventures théâtrales,
Gaïa :)