top of page

Acte I - Scène 5 : je suis trop petite et je parle trop fort !

Gaïa Hauduc-Cordier

Dernière mise à jour : 28 oct. 2022

Lors de cette séance du 03 octobre, la théorie s'est mélangée à la pratique avec l'étude d'une pièce de Léonore Confino : Parlons d'autre chose


Dans cette pièce, nous partons à la rencontre de 9 lycéens de Terminale L, huit filles et un garçon. Sous leurs airs sages, ils cachent en réalité de nombreux secrets. Ils forment une communauté bien huilée régie par des codes précis et des règles strictes. Mais, trop de règles tuent les règles, et un jour, tout dérape !


En collaboration avec Léonore Confino, ce sont 9 jeunes âgés de 19 à 24 ans qui ont écrit ce spectacle. On y retrouve les problématiques, les inquiétudes et les envies de toute une génération.


Note d'intention de Léonore Confino et Catherine Schaub (metteuse en scène) :

"Nous avons rencontré un collectif de jeunes comédiens âgés de 19 à 25 ans. A force de les observer, nous avons souhaité créer avec eux. Parce qu’ils nous ont donné envie de transcrire une parole, celle d’une jeunesse que nous connaissons mal, une génération pour laquelle nous nourrissons par habitude une foule d’inquiétudes.

On nous les vend décérébrés, maladivement connectés, obnubilés par la consommation, la virtualité, incapables d’engagement politique, d’engagement familial, peu empathiques, limités dans leur vocabulaire, pragmatiques/matérialistes... un costume entier à détricoter : quel choc d’avoir passé 5 mois avec ce groupe composé de 8 filles et 1 garçon.

Et quelle épreuve de vérité pour eux de se voir questionner sur tout, dans les moindres plis, pour nourrir un spectacle que nous voulions tramé par une fiction forte, mais habité par leurs personnalités si pleines de vie et de lucidité."





A l'instar de Rules for living que nous avons abordé la semaine dernière, Parlons d'autre chose est une pièce qui m'a tout de suite beaucoup intriguée. En effet, le fait que les personnages aient le même âge que nous, soient dans la même classe est déjà un élément important qui fait qu'on peut tout de suite s'identifier à la pièce et au texte.

De plus, en regardant le trailer, j'ai eu la bonne surprise d'y retrouver une actrice/comédienne, Aliénor Barré, que je connaissais déjà, notamment pour l'avoir vu jouer dans une série intitulée à gauche, Aliénor Barré

"Skam France" abordant également

les problématiques des lycéens dans

notre société actuelle.


En pratique, nous avons donc fait un exercice d'écriture puis d'interprétation en s'inspirant de la pièce de Léonore Confino. Tout d'abord, de la même manière que les lycéens au début de la pièce, nous nous sommes présentés :


"Gaïa Hauduc-Cordier

17 ans

1,46 m

43 kg

Cheveux châtains

Yeux bleus-gris

Je suis en Terminale, option théâtre, au Lycée Notre-Dame-des-Dunes."


Puis, Mme Declerck nous a donné des phrases à compléter.

Et là, je dois avouer que cela n'a pas été facile. L'introspection, à 8 heures, le lundi matin, c'est particulier quand même.


Présentez une particularité de vos parents :

"Mes parents ont 30 ans d'écart. C'est trois générations qui cohabitent à la maison."


Donnez deux de vos caractéristiques en commençant par "Je suis..." :

"Je suis trop petite et je parle trop fort."


Complétez "J'aimerai..." :

"J'aimerai être un oiseau, voler et fuir."


Complétez "C'est à cause..." :

"C'est à cause d'eux."


Donnez une émotion, un état, un sentiment :

"Epuisée."


Donnez un proverbe, un slogan :

"Tout est relatif."


Complétez "Pas de..." :

"Pas d'états-d'âme."


Complétez "Il est interdit de..." :

"Il est interdit de pleurer."


Complétez "J'ai peur de..." :

"J'ai peur de la vie d'après."


Ensuite, nous sommes allés au "plateau" pour le mettre en scène et l'interpréter.

C'est un exercice que j'ai beaucoup apprécié. Tout d'abord, il m'est paru vraiment très agréable de l'interpréter puisque finalement, c'était un texte que nous avions écrit personnellement et qui venait de nous, nos ressentis, nos vies.



Après il était intéressant de le mettre en mouvement également. Mme Declerck nous a proposé de marcher "avec urgence" dans la pièce puis de se reformer en choeur. J'ai trouvé cela cool également (désolé, c'est un peu familier mais j'ai pas d'autres mots qui me viennent en tête).

C'est un peu comme si...

!!!!! attention spoiler, interprétation très bancale.


En tant qu'adolescents, et même en tant que personne en général, nous sommes à la fois toujours ensemble, mais toujours seuls en même temps. Nous sommes toujours connectés les uns aux autres par les réseaux sociaux,



mais en même temps, toujours solitaires, car même quand nous sommes ensemble, nos pensées intérieures, nos angoisses, nos interrogations, sont toujours en nous sans que nous puissions les extérioriser.




Je trouve personnellement que cette mise en scène représente cela en quelque sorte : quand nous marchons avec urgence, nous représentons ces pensées incessantes dans nos têtes, et cette solitude qui les accompagne. Mais, quand nous nous rassemblons en coeur, nous représentons cette unité que nous formons parfois, cette cohésion, cette réunion, et aussi parfois cette "solidarité" qui nous rallie au milieu de pensées communes.

C'est peut-être un peu bête, mais c'est comme cela que je l'ai ressenti et interprété.


Ce que j'ai trouvé intéressant aussi c'est l'ajout d'une musique, notamment dans "les moments d'urgence". Cela appuie le rythme de cette urgence justement, et nous force aussi à suivre ce rythme et à être dans cet état d'urgence.




Au moment où j'écris ces lignes, je ne me souviens plus la musique qu'avait utilisé Mme Declerck, mais cela me fait penser à une autre musique que j'aime beaucoup :


C'est une recomposition moderne des quatre saisons de Vivaldi. Elle a été réalisée par Max Richter en 2012 et est ressortie récemment, en mai 2022. L'extrait choisi ici est la recomposition du premier mouvement du Printemps. L'orchestre monte en puissance au fil de la pièce, et le rythme s'accélère petit à petit. On est emporté dans cette frénésie, c'est magique.


A bientôt pour de nouvelles aventures théâtrales,

Gaïa :)

© 2020 - 2021 - 2022 - 2023 By Gaïa Hauduc-Cordier.

bottom of page